L’opération “Streamers 4 Palestinians”, une mobilisation internationale de streamers sur la plateforme Twitch, a permis la levée de fond de plus d’un million d’euros au profit de Médecins du monde. Comment les plateformes numériques facilitent-ils ce genre d’opérations? Samuel Coavoux, sociologue au CREST-GENES a été interviewé par l’AFP à propos de ses recherches. Il avance que Twitch est particulièrement adapté pour les opérations caritatives du fait des proximités formes entre la levée de fond caritative et le travail ordinaire des streamers.
Lien vers l’article scientifique : https://www.cairn.info/revue-reseaux-2020-6-page-169.htm
Articles de presse :
Le Figaro :
Publié le 03/06/2024
BFM TV :
Le 03/06/2024
Le Parisien :
Publié le 03/06/2024
The Brazilians who earn R$500 a month to train artificial intelligences
An interview with Paola Tubaro for BBC News Brazil.
18 june 2024
https://www.bbc.com/portuguese/articles/c511zzgypwdo
Une tribune de Roland Rathelot, Thomas Le Barbanchon, et Alexandra Roulet pour le journal Le Monde.
Roland Rathelot enseignant-chercheur en économie au CREST-ENSAE Paris, a co-écrit une étude révélatrice avec Thomas Le Barbanchon et Alexandra Roulet sur l’impact des critères d’allocation de l’assurance-chômage sur le comportement des chômeurs.
Leurs recherches montrent que durcir les conditions d’éligibilité et réduire la durée des allocations peut diminuer la durée du chômage. Cependant, cela pourrait également exacerber les difficultés pour certaines populations, notamment les jeunes et ceux avec des parcours professionnels hachés.
Réduire la durée d’indemnisation ne semble pas affecter les salaires des nouveaux emplois retrouvés, mais les périodes prolongées de chômage peuvent entraîner une baisse des salaires.
L’étude met en avant la nécessité de calibrer finement ces réformes pour équilibrer les avantages sur l’emploi et les risques accrus de pauvreté. Il est essentiel de continuer à évaluer et ajuster ces politiques pour soutenir efficacement le marché du travail tout en protégeant les plus vulnérables.
Lien vers la tribune du journal Le Monde : https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/06/14/l-assurance-chomage-n-est-pas-le-seul-levier-pour-augmenter-l-emploi_6239907_3232.html
Lien vers la publication liée à la tribune : Unemployment Insurance and Reservation Wages: Evidence from Administrative Data, with Thomas Le Barbanchon and Alexandra Roulet, Journal of Public Economics, 171, pp. 1-17, March 2019
College Shapes Black, White, and Latina Women’s Work and Family Lives Differently with Léa Pessin
Léa Pessin, College Shapes Black, White, and Latina Women’s Work and Family Lives Differently.
June 3, 2024
Interviewée sur ses recherches, Pauline Rossi répond aux journalistes du journal Le Monde.
Interviewée sur ses recherches, Pauline Rossi répond aux journalistes du journal Le Monde.
Note IPP : Rhétorique émotionnelle et montée du populisme au Parlement européen
Rhétorique émotionnelle et montée du populisme au Parlement européen. Hugo Subtil, Vincent Verger. Note IPP n°108. Juin 2024.
Cette note s’appuie sur les transcriptions des débats tenus lors des séances plénières du Parlement européen entre 1999 et 2022. Des méthodes de traitement automatique du langage naturel y sont utilisées pour étudier la tonalité des interventions des députés européens. Il apparaît que la tonalité des débats au Parlement européen évolue. Leur niveau d’émotion a en effet nettement augmenté depuis 1999. Les députés européens s’expriment de façons différentes selon les sujets discutés, leur État membre d’origine et leur positionnement idéologique. Les auteurs s’interrogent sur le lien possible entre cette augmentation du niveau d’émotion et l’augmentation du nombre de sièges remportés par des députés populistes.
On en parle dans la presse :
Sortie : Introduction aux Sciences Economiques, cours de première année à l’Ecole polytechnique par Olivier Gossner, Jean-Baptiste Michau et Vincent Rollet
Le 3 juin 2024, les éditions Economica ont publié Introduction aux Sciences Economiques, Cours de Première Année à l’Ecole polytechnique, par Olivier Gossner (CREST-CNRS), Jean-Baptiste Michau (CREST-Ecole polytechnique) et Vincent Rollet (doctorant au MIT et ancien étudiant de l’Ecole Polytechnique).
Olivier Gossner est normalien, docteur et titulaire de l’agrégation en mathématiques et de l’habilitation à diriger les recherches en économie. Il est directeur de recherche au CNRS, professeur d’économie à l’École Polytechnique et professeur de mathématiques à la London School of Economics. Ses recherches portent sur la théorie des jeux et sur les asymétries d’information en économie.
Jean-Baptiste Michau est docteur en économie de la London School of Economics et titulaire de l’habilitation à diriger des recherches en économie. Il est professeur d’économie à l’École Polytechnique. Spécialisé en macroéconomie, en finances publiques et en économie du travail, ses recherches portent sur les interactions entre les politiques monétaires et budgétaires.
Vincent Rollet est polytechnicien et doctorant en économie au Massachusetts Institute of Technology. Ses recherches portent sur les enjeux auxquels font face les zones urbaines, ainsi que sur l’impact économique des phénomènes politiques
Nous les avons interrogé sur ce projet :
Pourquoi avoir eu envie de travailler ensemble sur la rédaction d’un manuel ?
Oliver et moi dispensons depuis 6 ans le cours d’introduction aux sciences économiques obligatoire pour tous les élèves ingénieurs en première année à Polytechnique. Le manuel est issu des notes de cours. Vincent Rollet était un de nos élèves les plus prometteurs, aujourd’hui doctorant au MIT. Avant de partir aux Etats-Unis, il a enseigné les Petite Classes (les TD) de ce cours. Ayant de nombreuses idées sur l’enseignement de l’économie à l’X, il nous a semblé naturel de l’associer à ce projet.
Quel est l’apport de chacun dans cet ouvrage ?
On peut vraiment considérer que ce manuel est un travail d’équipe et que l’ensemble a été collectivement écrit par nous trois. Nous avons chacun nos domaines de compétence: Olivier est spécialiste de la microéconomie et de la théorie des jeux, Vincent de l’économie empirique, du commerce international, et de l’économie politique (qui se rapprochent des sciences politiques), et moi-même de l’économie publique et de la macroéconomie. Ceci étant, nous avons croisé nos regards sur chacun des sujets afin d’écrire un manuel cohérent et facilement accessible.
Retrouvez ci-dessous le résumé de leur travail :
Comment réduire les activités néfastes à l’environnement ? Quels sont les effets de la robotisation sur l’emploi ? Quelles sont les conséquences du contrôle des loyers ? Comment allouer les places à l’université entre les élèves qui sortent du lycée ? À quoi sont dues les crises financières ? Quels sont les ressorts de l’inflation ?
Ce manuel présente les concepts fondamentaux de l’analyse économique qui permettent de répondre à ce type de questions. Il s’adresse aux étudiants qui découvrent la discipline, ainsi qu’aux personnes qui souhaitent renforcer leurs acquis élémentaires en sciences économiques.
Il suppose des connaissances en mathématiques du niveau du baccalauréat.
L’ouvrage explique rigoureusement le fonctionnement d’une économie de marché, ainsi que ses défaillances comme la concurrence imparfaite ou les asymétries d’information. Ces principes sont appliqués à l’analyse du marché du travail et des marchés financiers. Les fondements de l’analyse macroéconomique sont présentés à l’échelle nationale, puis internationale. Des chapitres spécifiques proposent des introductions à la théorie des jeux, à la théorie du vote, ou encore aux algorithmes d’appariement entre offre et demande. Les concepts sont illustrés par de nombreux exemples.
Quand l’IA s’immisce dans les sondages
Julien Boelaert (Université de Lille) et quatre chercheurs en sociologie du CREST (Samuel Coavoux, Etienne Ollion, Ivaylo Petev et Patrick Präg) ont récemment publié, au format preprint, l’article “Machine Bias. Generative Large Language Models Have a Worlview of Their Own“.
Ce travail est repris dans un article du Monde paru le 23 mai 2024 : “Quand l’intelligence artificielle s’immisce dans les sondages“.
Nous voulions en savoir un peu plus sur ces travaux. Samuel Coavoux a bien souhaité répondre à nos questions :
Pourquoi vous êtes vous mis à travailler sur la capacité des modèles de langage à imiter les populations ?
Il y a environ un an, dès les débuts de l’engouement pour les assistants conversationnels comme ChatGPT, nous avons vu paraître les premiers papiers évoquant la possibilité de remplacer les humains dans les enquêtes de sciences sociales. Cela semblait à la fois impressionnant et irréaliste. Mais du fait de la force de la promesse de l’IA, on pouvait s’attendre à ce que des entreprises tentent de remplacer les répondants des enquêtes de sciences sociales. Cela n’a pas manqué : on a vu paraître des entreprises vendant des “études” réalisées avec des IA génératives. Mais pour quels résultats ? On a voulu tester cela.
Quel était l’objectif de cet article ?
Notre objectif premier étant donc de voir s’il était possible d’utiliser les modèles de langage actuels pour simuler des populations. On se disait qu’il devait y avoir de forts biais lié; ne serait-ce que ceux en lien avec le fait que les données d’internet mobilisées pour entraîner ces modèles sur-représentent certaines populations. Ces modèles sont entraînés sur des corpus avant tout anglophones.
On a donc voulu, nous aussi, poser des questions à ces modèles (GPT, Llama, Mixtral, …) et on les a comparé à des personnes réelles. Mais les premiers résultats nous ont surpris : en fait, le biais est à la fois fort et difficile à prévoir. Contrairement à ce que nous pensions, les hommes américains blancs de classes moyennes ne sont pas particulièrement mieux représentés que les autres. A la place, tout se passe comme si chaque modèle de langage avait une vision très opiniâtres de ce que devait être l’opinion majoritaire, et en variait un peu. C’est ce que nous avons appelé ‘Machine bias“. Il y avait déjà des tendances dans la littérature, des gens qui avaient repéré l’étroitesse d’esprit des modèles, mais aucun n’avait systématiquement étudié cela, ni n’en avait tiré les conséquences.
Comment avez-vous mené cette recherche collectivement ?
Ce travail est le résultat d’une collaboration au sein de l’équipe de sociologie du CREST, avec un membre extérieur, Julien Boelaert. Julien a été particulièrement moteur : il est sans doute l’un des meilleurs connaisseurs des modèles de langage parmi les utilisateurs de ces outils dans les sciences sociales. L’article a aussi bénéficié des synergies dans l’équipe de sociologie entre les spécialistes des sciences sociales computationnelles et ceux des enquêtes sur la stratification sociale.
Samuel Coavoux interviewé à propos de ses recherches par Louise Mohammedi, pour le journal Le Monde.
Publié le 17 mai 2024