La saison “Travail” de la Citéco explore les multiples facettes du travail à travers une programmation culturelle riche et variée. Conférences, projections, expositions et ateliers abordent des thèmes tels que l’histoire du travail, les inégalités, les transformations technologiques, les conditions de travail, et le rôle du travail dans la transition écologique. Des experts issus de disciplines variées (économie, sociologie, management) analysent ces thématiques du marché du travail et invite le public à réfléchir sur l’évolution du travail, ses bouleversements, et son impact sur nos sociétés, tout en proposant des pistes d’innovation et d’inclusion pour l’avenir.
Lien vers la page de la saison : https://www.citeco.fr/programmation/saison-culturelle-2024-2025
Pierre Rousseaux est doctorant au CREST, doctorant affilié à l’Institut des Politiques Publiques, Président fondateur de la revue Oeconomicus, et a apporté un soutien scientifique et médiatique (via Oeconomicus) à la saison culturelle de la Citéco sur la thématique du travail. Il a notamment contribué à la mise en place d’un cycle de conférences et a modéré plusieurs d’entre elles au cours de cette première partie de la saison.
Pierre a fondé la revue Oeconomicus, revue en ligne qui propose un espace de débat, de réflexion et de diffusion de l’économie et de sa recherche avec les contributions de chercheurs, économistes, et doctorants en économie.
CREST – Comment s’est établi le partenariat entre la Citéco (Cité de l’Économie) et votre revue, Oeconomicus ?
Pierre Rousseaux – Oeconomicus est une revue en ligne dédiée au partage, au débat et à l’analyse de l’économie et de la recherche économique. Elle repose sur les contributions de chercheurs, économistes et doctorants, avec un effort particulier pour rendre les sujets abordés accessibles et clairs. De son côté, la Citéco, située à Paris, est le premier musée européen entièrement consacré à l’économie. Son objectif est de rendre cette discipline compréhensible, notamment pour les jeunes et le grand public. Avec son exposition permanente pensée pour tous les niveaux de connaissance et sa programmation culturelle variée – mêlant théâtre, conférences et musique – la Citéco propose une approche originale, alliant économie et divertissement. Faire aimer l’économie dans un musée, c’est un sacré défi, mais la Citéco a su le relever, en rendant le sujet à la fois accessible et captivant, dans le cadre exceptionnel de l’hôtel Gaillard, ancienne succursale de la Banque de France.
Le partenariat entre Oeconomicus et la Citéco s’est fait assez naturellement. Les deux structures partagent un même objectif : rendre l’économie accessible et compréhensible au plus grand nombre. Mais elles le font avec des approches différentes et complémentaires, et un degré de technicité qui varie. La Citéco offre un espace physique où les visiteurs peuvent découvrir les concepts économiques de manière immersive et pédagogique. Oeconomicus, quant à elle, prolonge et enrichit cette mission en publiant des articles et des interviews qui approfondissent les sujets abordés, éclairent les débats publics et mettent en avant les recherches actuelles. Grâce à ses liens avec de nombreux centres de recherche en France et à l’international, Oeconomicus aide également la Citéco à mobiliser des chercheurs pour ses événements thématiques et à réfléchir aux thématiques de conférences, comme la saison Travail. Ce partenariat crée ainsi une belle synergie entre la recherche et la médiation culturelle, permettant de toucher un public varié tout en stimulant la réflexion.
Pourquoi la question du travail est au coeur de la programmation culturelle 2024-2025 de la Citéco ?
Le travail est une composante fondamentale de la vie de chacun, ce qui rend cette thématique universelle et immédiatement accessible. Qu’il s’agisse d’expériences professionnelles, de transitions d’emploi ou des défis liés au chômage, tout le monde peut s’y reconnaître. Cette proximité permet d’aborder des enjeux complexes tout en les illustrant par des exemples concrets et parlants, rendant la réflexion accessible à un large public.
Aujourd’hui, le travail est au cœur des grandes transformations technologiques et écologiques. La révolution numérique, notamment avec des avancées comme l’intelligence artificielle, soulève des questions cruciales : quels emplois risquent de disparaître ? Quels nouveaux métiers émergeront ? En parallèle, la transition écologique redessine les emplois et les secteurs pour répondre aux défis environnementaux. Ces bouleversements, combinés à des chocs récents comme la pandémie de COVID-19, interrogent la résilience du marché du travail et sa capacité à s’adapter rapidement. Par ailleurs, bien que le taux de chômage en France ait (hors période Covid) constamment diminué depuis 2015, cette tendance positive masque d’importantes inégalités. Les jeunes peinent à s’insérer sur le marché, tandis que les seniors rencontrent des obstacles pour s’y maintenir. Des écarts marqués persistent aussi selon le genre, l’origine ethnique ou les catégories socio-professionnelles, accentuant des fractures structurelles. Ces inégalités interrogent l’efficience et l’équité du marché du travail, bien éloigné des modèles théoriques où les salaires reflètent parfaitement la productivité marginale des travailleurs.
Aborder la thématique du travail, c’est également réfléchir aux politiques publiques nécessaires pour relever les défis actuels et à venir. Comment réduire les inégalités d’accès à l’emploi, accompagner les transitions professionnelles, ou encore réguler l’impact de la technologie sur les métiers ? À travers cette programmation, la Citéco a pour ambition d’informer, de nourrir le débat et de proposer des pistes de réflexion collective sur l’avenir du travail. En retraçant son histoire, en analysant ses mutations récentes et en explorant ses perspectives futures, elle offre au public un espace pour interroger la place du travail dans un monde en pleine transformation.
Quels sont les grandes étapes du partenariat entre Citéco et Oeconomicus ?
La saison travail se déroule en deux temps, avec une première partie, de septembre à décembre, dédiée à définir la notion plurielle du travail. À travers une série de conférences, cette phase retrace son histoire, ses bouleversements majeurs du 19e au 21e siècle, et ses implications actuelles. Ces réflexions cherchent à interroger la signification et la valeur du travail aujourd’hui. Parmi les thèmes abordés figurent des sujets tels que Les femmes et le marché du travail, qui analyse les inégalités et les progrès réalisés, Le travail au 21e siècle : tendances et disruptions, un état des lieux des transformations actuelles, ou encore Redonner du sens au travail : l’Économie Sociale et Solidaire comme réponse, qui explore des modèles alternatifs. La programmation inclut également L’Agora de l’éco, un espace de débat économique et sociétal, Il était une fois la grande histoire du travail, une conférence historique retraçant les transitions majeures, Le travail n’est-il qu’un coût ?, une réflexion sur la perception économique du travail, ainsi que Le marché du travail : entre mythes et réalités, une analyse des tensions et inégalités.
En tant que chercheur, pourquoi est-il intéressant de concevoir et mettre en place des cycles de conférences grand public et de les modérer ?
Ce type d’exercice est à la fois passionnant et essentiel. Passionnant, car il permet de réfléchir et d’échanger autour d’une thématique commune, explorée sous différents angles. Pour un doctorant comme moi, c’est une expérience particulièrement enrichissante : cela me donne l’opportunité de vulgariser mes recherches et ma connaissance de la littérature économique, ici sur le marché du travail. De plus, ces échanges peuvent ouvrir la porte à des collaborations scientifiques et à des discussions stimulantes avec d’autres chercheurs. Réunir des experts issus de diverses institutions permet d’aborder une diversité de points de vue et de travaux, enrichissant ainsi la compréhension du public des enjeux et aidant chacun, chercheurs comme grand public, à se forger une opinion plus éclairée.
L’essentiel réside dans la nécessité de rendre l’économie accessible. Cette discipline est souvent critiquée pour sa technicité et sa distance avec le grand public. Vulgariser ses travaux est donc une démarche cruciale pour enrichir le débat public, mais aussi pour inciter les chercheurs à se connecter aux enjeux concrets et actuels. Ce processus oblige à prendre du recul sur ses recherches, à retrouver leur sens premier, et à répondre à des questions fondamentales : “Pourquoi j’étudie ce sujet ? Quelle est l’importance de ce phénomène dans le contexte économique actuel ?” C’est aussi l’occasion de s’ouvrir à des littératures connexes. Dans mon cas, cela m’a conduit à explorer des littératures comme celles des conditions de travail, les exonérations de cotisations sociales ou les mécanismes autour du salaire minimum.
La conception d’un cycle de conférences est particulièrement stimulante, car elle vous pousse à réfléchir au-delà de ses propres recherches pour répondre aux attentes du débat public. Quels aspects du marché du travail suscitent le plus d’intérêt ou de questions ? Quelles évolutions récentes nécessitent des éclairages ? Quels sujets complexes doivent être rendus accessibles ? Ce travail d’analyse globale dépasse le cadre strict de ses recherches personnelles.
Vous avez développé et modéré une conférence sur le coût du travail. Pourquoi cette thématique est-elle particulièrement importante ?
Le coût du travail, qui englobe les salaires bruts, les cotisations sociales et les taxes, représente l’ensemble des dépenses supportées par un employeur pour rémunérer ses salariés. En France, il est particulièrement élevé au niveau du SMIC (emplois moins qualifiés) par rapport à d’autres pays de l’OCDE et constitue un enjeu central pour la compétitivité des entreprises. Depuis les années 1980, la réduction de ce coût a été au cœur des politiques publiques, visant à lutter contre le chômage des moins qualifiés et à améliorer la compétitivité prix. Les réformes d’allègements de cotisations sociales ont permis, selon les études, de créer ou de préserver environ 800 000 emplois, avec un coût net relativement faible pour les finances publiques, grâce aux économies réalisées sur les prestations sociales et aux recettes fiscales supplémentaires.
Cependant, ces politiques présentent des limites importantes. En se concentrant principalement sur les bas salaires, elles ont favorisé un tassement des rémunérations autour du SMIC, créant potentiellement des trappes à bas salaires et freinant la montée en gamme des emplois. Bien qu’il n’y ait pas de consensus total sur l’ampleur de ces trappes, il est avéré que ces dispositifs ont souvent substitué des travailleurs non qualifiés à des travailleurs plus qualifiés, en raison de la dégressivité des exonérations. Par ailleurs, ces politiques ont surtout soutenu des emplois précaires dans des secteurs peu qualifiés, sans véritable impact sur la compétitivité hors coût de l’économie française, qui reste largement sous-investie dans l’innovation, l’éducation et la formation continue. Les exonérations ont également engendré des effets de seuils, créant des incitations pour les entreprises à adapter leurs pratiques d’embauche uniquement pour maximiser les allègements fiscaux (autour des paliers de 1,6, 2,5 et 3,5 SMIC).
Pour répondre à ces défis, il est crucial de réorienter les priorités vers l’investissement dans les compétences et la formation continue, afin d’améliorer la productivité marginale des travailleurs, comme cela a été fait en Allemagne ou dans les pays nordiques. Cette stratégie permettrait de renforcer la compétitivité hors coût en misant sur la qualité des biens et services plutôt que sur la réduction des coûts salariaux. Encourager des pratiques de management participatif et impliquer davantage les salariés dans la gouvernance des entreprises, par exemple en intégrant des représentants dans les conseils d’administration, pourrait également stimuler l’innovation et améliorer les conditions de travail, tout en favorisant une productivité durable. Enfin, promouvoir des modèles d’« entreprises apprenantes », comme celui de Volvo en Suède, où la collaboration et l’apprentissage continu sont encouragés, pourrait contribuer à une meilleure qualité de vie au travail et à des performances économiques accrues. Si les politiques axées sur la réduction du coût du travail ont permis des avancées, elles doivent désormais être complétées par une stratégie ambitieuse d’investissement dans la productivité et les compétences. L’amélioration du système éducatif et de la formation professionnelle reste une priorité essentielle, tant les études soulignent le retard de la France dans ce domaine par rapport à d’autres pays. Une telle approche, combinant compétitivité prix et hors coût, est indispensable pour répondre aux défis structurels du marché du travail français.
Lien vidéo vers le replay de la conférence
Quelles thématiques ont été explorées lors de la conférence « Marché du travail : mythes et réalités » ?
La conférence « Le marché du travail : mythes et réalités » a exploré les dynamiques du marché du travail français à travers quatre grandes thématiques : l’emploi, le coût et les salaires (cf. la réponse précédente), les conditions de travail, et les inégalités.
Les intervenants ont d’abord abordé l’évolution récente du marché du travail. Bien que le taux de chômage ait diminué de manière significative depuis 2015 (hors période COVID), atteignant 7,4 % au troisième trimestre 2024, cette statistique masque des disparités importantes. Le taux d’emploi, y compris celui des jeunes, des seniors et des personnes peu qualifiées, reste inférieur à celui de nombreux voisins européens comme l’Allemagne ou les Pays-Bas. Cette faiblesse structurelle a un impact direct sur le PIB par habitant et les finances publiques françaises. Par exemple, un rattrapage du taux d’emploi pourrait augmenter le PIB de 10 % et générer 140 milliards d’euros de recettes publiques supplémentaires, renforçant ainsi des priorités comme la transition climatique ou le désendettement. Les réformes visant à encourager l’emploi des jeunes et des seniors sont donc cruciales pour relever les défis démographiques et économiques, passant à la fois par la formation et le maintien des seniors sur le marché de l’emploi. Les tensions sur le marché du travail, notamment le paradoxe d’un chômage encore élevé combiné à des postes vacants, ont été également discutées. Ce dysfonctionnement reflète des inadéquations entre les compétences disponibles et les besoins des entreprises, mais aussi des difficultés conjoncturelles dans l’organisation du marché.
Les conditions de travail en France, souvent décrites comme stressantes et précaires, ont fait l’objet d’un examen détaillé. Si la France se situe dans une position intermédiaire par rapport à ses voisins européens, elle se distingue par une exposition accrue des travailleurs à des risques physiques (+15 % par rapport à la moyenne européenne) et par une faible autonomie au travail. Les opportunités de formation et les perspectives de carrière sont également limitées, notamment pour les classes moyennes moins aisées et les jeunes peu qualifiés. La pauvreté laborieuse a également été identifiée comme une réalité persistante. Environ 8,1 % des travailleurs en France vivent en dessous du seuil de pauvreté, en raison de contrats courts et de temps partiel. Cette situation remet en question l’idée selon laquelle le travail protège systématiquement de la pauvreté. Les intervenants ont souligné que des politiques visant à encourager des contrats plus stables, à réduire le temps partiel subi, et à mieux accompagner les transitions professionnelles pourraient atténuer ces fragilités.
La dernière partie de la conférence s’est penchée sur les inégalités persistantes sur le marché du travail. Les écarts de salaires entre hommes et femmes, l’accès limité des femmes aux postes à responsabilité, et l’impact de la parentalité sur leur carrière illustrent les défis structurels liés au genre. Les seniors, de leur côté, sont confrontés à des discriminations à l’embauche, des difficultés de fin de carrière, et à des conditions de travail peu adaptées, tandis que les jeunes rencontrent des obstacles importants à l’insertion professionnelle, notamment les NEETs (jeunes ni en emploi, ni en formation). La conférence a également abordé la question de la mobilité sociale, montrant que la porosité entre le marché primaire et secondaire est limitée en France. Cela freine l’évolution salariale et professionnelle, en particulier pour les travailleurs peu qualifiés. Des solutions comme le renforcement de la formation continue, la valorisation de l’apprentissage, et des politiques régionales mieux adaptées ont été proposées pour encourager une mobilité sociale et salariale plus dynamique.
Lien vidéo vers le replay de la conférence
Vous avez également modéré une rencontre-signature avec Gilbert Cette autour de son dernier ouvrage publié aux éditions De Boeck, « Travailleur (mais) pauvre ». Quelles principales conclusions peut-on tirer de cette réflexion sur la pauvreté laborieuse ?
La notion de travailleurs pauvres, ou working poor, est apparue dans les années 1960 aux États-Unis, révélant que ni la croissance économique ni le plein emploi ne suffisent à éradiquer la pauvreté. Avant d’aborder les spécificités de la pauvreté laborieuse, il est crucial de comprendre comment elle est mesurée, chaque méthode ayant ses implications et limites.
La pauvreté absolue identifie les pauvres comme ceux dont les ressources sont inférieures à un seuil fixe, souvent calculé à partir du coût d’un panier de biens essentiels. Elle est fréquemment utilisée dans les pays en développement, mais peut aussi être adaptée aux pays avancés, comme l’indicateur élaboré par le Bureau of Labor Statistics aux États-Unis. Bien qu’elle évalue les besoins fondamentaux, cette mesure reste tributaire de conventions définissant ce seuil. La pauvreté relative, privilégiée dans les pays développés, désigne les individus dont les ressources sont inférieures à 50 ou 60 % du revenu médian. Cette mesure met davantage en lumière les inégalités sociales que les privations absolues, car elle reflète la répartition des revenus au sein de la société. D’autres approches existent, comme la pauvreté administrative, qui cible les bénéficiaires d’aides sociales spécifiques (par exemple le RSA en France), bien qu’elle puisse sous-estimer la pauvreté réelle en raison de l’absence de recours aux aides par certains éligibles. Enfin, la pauvreté ressentie ou subjective repose sur le ressenti des individus, intégrant des dimensions psychologiques et culturelles, mais influencée par des biais personnels.
Le livre se concentre sur une définition de la pauvreté relative, considérant comme pauvres ceux vivant dans un ménage dont le revenu disponible est inférieur à 60 % du revenu médian. Ce revenu est ajusté en fonction de la composition familiale grâce à un système d’unités de consommation (UC). Bien qu’efficace pour les comparaisons internationales, cette approche présente des limites, notamment l’exclusion de certains éléments comme le loyer implicite des propriétaires ou certaines aides indirectes, biaisant ainsi l’évaluation des ressources.
En France, environ 8,1 % des travailleurs sont classés comme pauvres, un taux inférieur à celui de la population générale (14,6 %), mais qui souligne les limites du travail comme rempart contre la pauvreté. Deux facteurs principaux expliquent cette situation. Premièrement, l’insuffisance d’heures travaillées, souvent due au temps partiel subi, qui concerne 38 % des travailleurs pauvres, l’un des taux les plus élevés en Europe. Deuxièmement, les charges familiales, particulièrement lourdes pour les familles monoparentales, où le risque de pauvreté est fortement accru. Par ailleurs, l’usage excessif de contrats courts, très répandu en France, aggrave le phénomène : 25 % des travailleurs enchaînant ces contrats sont en situation de pauvreté.
Contrairement aux idées reçues, le salaire horaire n’est pas le facteur principal de pauvreté. Une simple hausse du SMIC s’avère insuffisante pour y remédier. La lutte contre la pauvreté laborieuse requiert des solutions multiples : faciliter le passage au temps plein pour les travailleurs subissant le temps partiel, réguler l’usage des contrats courts par des incitations (comme un bonus-malus), et améliorer l’accès aux services de garde d’enfants pour soutenir les familles monoparentales. Si les exonérations de charges sociales ont un effet redistributif important, elles freinent néanmoins la progression salariale, limitant les perspectives d’évolution.
Enfin, la faible mobilité sociale, tant intra- qu’intergénérationnelle, constitue un obstacle structurel. Une réforme ambitieuse de l’éducation et de la formation continue est essentielle pour garantir un accès équitable à des emplois mieux rémunérés. Ce déficit de compétences a des conséquences profondes sur les finances publiques, la compétitivité des entreprises et la capacité d’innovation du pays. Ainsi, le dénominateur commun de nombreux défis du marché du travail réside dans le niveau d’éducation et la capacité des travailleurs à se former tout au long de leur vie, un enjeu crucial pour construire une économie inclusive et résiliente.