Lionel Wilner, chercheur au CREST et enseignant à l’ENSAE Paris, s’est intéressé aux épisodes de chômage dans une récente étude INSEE co-écrite avec Odran Bonnet (INSEE), François Le Grand (Rennes School of Business), Tom Olivia (INSEE) et Xavier Ragot (Sciences Po, CNRS, OFCE) intitulée The Consumption Response to Unemployment: Evidence from French Bank Account Data. Ce document de travail explore comment les ménages réagissent à la perte d’un emploi, sur le plan financier, en analysant des données bancaires portant sur plus de 6 500 foyers percevant des indemnités chômage.
Une méthodologie novatrice
Cette recherche, qui s’appuie sur des données à haute fréquence issues de comptes bancaires, examine comment les ménages ajustent leurs dépenses et utilisent leur épargne pour faire face à un choc de chômage. Les résultats montrent que sur les six premiers mois suivant une perte d’emploi, 36 % de la baisse de revenu est compensée par une réduction des dépenses, tandis que le reste est principalement comblé par la mobilisation de l’épargne liquide.
Retombée dans la presse et perspectives pour les politiques publiques
Ces travaux apportent un éclairage sur les marges d’adaptation des ménages et ont des implications sur la conception d’une assurance chômage optimale. L’étude a récemment été mise en lumière par Les Échos (édition du 9 janvier 2025), qui souligne son importance pour comprendre les arbitrages des ménages face à une perte de revenu. En quantifiant la propension marginale à consommer en période de chômage (0,36) et ses variations selon la liquidité des ménages notamment, cette étude contribue aux débats sur des réformes possibles de l’assurance chômage.