LES RENCONTRES ÉCONOMIQUES 2023 AIX-EN-PROVENCE


“Salaires contre profits, un conflit inévitable ?” Controverse 7 – Pauline ROSSI, professeure d’économie à l’Ecole Polytechnique et chercheuse au CREST était invitée par le Le Cercle des Économistes pour modérer le débat entre Frédéric SOUILLOT et Thibault LANXADE

Portrait de chercheur.e : Germain Gauthier, doctorant en économie


 

#Mon Doctorat au CREST

Bonjour Germain, pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Germain Gauthier. Je suis français. J’ai 29 ans. Mes recherches portent sur les réseaux sociaux, leurs algorithmes, et la façon dont ils affectent nos sociétés. J’ai notamment beaucoup étudié les mouvements sociaux qui ont récemment émergé sur Facebook/Twitter au cours des dernières années (e.g.,#MeToo, les Gilets jaunes).
En dehors du travail, j’aime écouter des vieilles chansons françaises, faire de la savate ou du surf, et passer du temps en famille.

Quel est votre parcours académique avant le CREST ?

J’ai intégré HEC Paris par la voie des classes préparatoires ECS en 2013. Pendant ces trois années d’étude, j’ai obtenu une licence de Philosophie à l’Université Paris-Sorbonne et un master dans la majeure “Quantitative Economics and Finance” d’HEC. Par la suite, j’ai complété mes études en
économie avec la deuxième année du Master “Analysis and Policy in Economics” de l’Ecole d’Economie de Paris.
Une fois diplômé, j’ai rejoint le CREST pour y faire ma thèse.

Pourquoi avoir choisi de faire un doctorat au CREST ?

Je voulais faire un doctorat pour continuer à me développer intellectuellement. En particulier, je voulais continuer à parfaire mes connaissances techniques en statistiques et en économétrie. Au début, je ne savais pas si j’allais faire professeur des universités ou travailler pour une organisation internationale (Banque Mondiale, FMI, etc.).
Concernant le CREST, j’avais eu l’occasion de discuter avec un certain nombre de professeurs (notamment Jean-Baptiste Michau et Alessandro Riboni) et je sentais que l’encadrement serait bon. Par ailleurs, le centre avait les moyens financiers pour soutenir mes projets pendant la thèse. Enfin, Paris est une ville merveilleuse, et je souhaitais y vivre quelques années de plus.

Qui est votre directeur de thèse, et quel est le sujet de votre thèse ?

Alessandro Riboni a supervisé ma thèse. D’autres professeurs m’ont aussi apporté beaucoup de soutien. Je pense notamment à Xavier d’Haultfoeuille, Benoit Schmutz et Pierre Boyer. C’est un avantage du CREST : les professeurs sont accessibles et sont prêts à vraiment aider les doctorants motivés.

Que pensez-vous de l’environnement au CREST ?

L’environnement de recherche est très riche et décontracté. Il y a beaucoup de séminaires avec des intervenants de qualité. Les doctorants ont l’opportunité de présenter leurs travaux plusieurs fois par an, et les échanges universitaires sont encouragés.
Le personnel administratif est avenant et à l’écoute. Nous avons toujours trouvé ensemble une solution pour que je puisse faire ce que je voulais faire.

#Le Job Market International

Pourquoi souhaitiez-vous candidater à l’international ?

Au cours de ma thèse, j’ai pris goût à la recherche et à l’enseignement, donc j’ai décidé d’en faire mon métier. De nos jours, la recherche ne se fait plus au niveau national, mais à l’échelle mondiale. Il y a assez peu de postes ouverts par an dans le monde, donc cela fait sens d’avoir un horizon géographique étendu. Dans mon cas, je cherchais un poste de professeur dans les meilleures universités européennes.

Comment fonctionne le processus du Job Market ?

C’est un processus relativement long par rapport au secteur privé. Cela prend entre six et huit mois, donc il faut être sûr de vouloir se lancer. Chaque candidat prépare un dossier visant à montrer ses capacités de chercheur et d’enseignant (en septembre/octobre). Le dossier est ensuite soumis à travers deux ou trois plateformes centralisées à plusieurs dizaines (parfois centaines) d’universités dans le monde (en novembre). Les universités contactent les candidats qui les intéressent pour un premier entretien en ligne ou ils présentent à l’oral leurs travaux et leur agenda de recherche pendant une trentaine de minutes (en décembre/janvier). Après ces entretiens préliminaires, les universités recontactent les candidats sélectionnés une seconde fois (en janvier/février/mars). Cette fois-ci, ils sont invités à venir passer la journée sur place. C’est l’occasion pour les candidats de présenter leurs travaux dans un séminaire et de rencontrer les professeurs et les étudiants. Cette dernière étape peut donner lieu à une offre d’emploi.
C’est un marché international et compétitif. Il n’est pas rare de soumettre 150 dossiers en novembre et d’obtenir une ou deux offres d’emploi après le processus de sélection. Il faut donc s’y préparer sérieusement. Contrairement à la rédaction de la thèse, le marché international requiert des candidats, non seulement un niveau de recherche élevé, mais aussi des capacités de communication élevées. C’est de loin ce qu’on apprend le plus à travers tout ce processus : communiquer nos recherches de manière claire et efficace. Je pense que cette capacité me servira au-delà de cette recherche d’emploi.

Quels sont vos projets à venir ?

J’ai reçu plusieurs offres et j’ai finalement accepté un poste de professeur (Assistant Professor dans le jargon administratif américain) à la Bocconi. Je commence en Septembre 2023. Je vais enseigner des cours d’économie publique à niveau licence et master, et continuer mes recherches sur les réseaux sociaux. À terme, j’espère que mes recherches pourront faciliter la mise en place de régulations européennes les concernant.

Quel(s) conseil(s) pourriez-vous donner aux futur(e)s doctorants(e)s du CREST ?

Deux choses. La première : ne vous considérez plus comme des étudiants. Vous n’êtes plus là que pour apprendre, mais aussi pour produire du savoir. J’ai vécu ma thèse comme un premier emploi pour une durée de cinq ans, et je pense que cela m’a beaucoup aidé à structurer mes
journées et à préserver un bon équilibre entre ma vie professionnelle et ma vie personnelle. La deuxième : écrivez vos idées sur papier tôt, même si vous ne les trouvez pas (encore) formidables. L’écriture a le mérite de forcer une réflexion plus structurée, approfondie et permet de progresser plus vite dans vos recherches.

Note IPP n°92 – “Quels impôts les milliardaires paient-ils ?”


Auteurs :
Antoine Bozio, Clément Malgouyres, Laurent Bach et Arthur Guillouzouic

Présentation :
A l’aide de données administratives inédites, reliant les déclarations de revenus des
particuliers aux déclarations fiscales des entreprises en France en 2016, les auteurs mesurent les taux d’imposition directe effectifs des ménages situés au sommet de la distribution des revenus. Cette nouvelle mesure, distincte du traditionnel revenu fiscal de référence en ce qu’elle intègre notamment les revenus non distribués des sociétés détenues par ces ménages, les amène à interroger la réalité de la progressivité de l’impôt.

Note :
https://www.ipp.eu/publication/16253

Assemblée Nationale _ Commission des finances du 21 juin 2023 :

Audition de M. Antoine Bozio, directeur de l’Institut des politiques publiques, et de Clément Malgouyres, Laurent Bach, et Arthur Guillouzouic, sur la note n° 92 de l’Institut : Quels impôts les milliardaires paient-ils?
https://videos.assemblee-nationale.fr/video.13626222_6492b7f2929db.commission-des-finances–m-antoine-bozio-directeur-de-l-institut-des-politiques-publiques-mm-la-21-juin-2023?timecode=6050700

La presse en parle :

Presse écrite :

Les Echos _ L’impôt des milliardaires passé au crible _ 6 juin 2023 :
https://www.lesechos.fr/economie-france/budget-fiscalite/limpot-des-milliardaires-passe-au-crible-1949456

L’Express _ Les milliardaires et l’impôt : c’est prouvé, la France n’est pas un repaire de “vampires” _ 7 juin 2023 :
https://www.lexpress.fr/economie/politique-economique/les-milliardaires-et-limpot-cest-prouve-la-france-nest-pas-un-repaire-de-vampires-5SO6HLNIEZAHTGGED4G452YEFY/

Le Monde _ Les ultrariches contribuent moins à l’impôt, confirme une nouvelle étude _ 6 juin 2023 :
https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/06/06/les-ultrariches-contribuent-moins-a-l-impot-confirme-une-nouvelle-etude_6176401_823448.html

L’Opinion _ Imposition des milliardaires : derrière les fantasmes, la vérité des chiffres _ 6 juin 2023 :
https://www.lopinion.fr/economie/imposition-des-milliardaires-derriere-les-fantasmes-la-verite-des-chiffres

Dossier : Intelligence artificielle, de la fascination à l’inquiétude


Dans ce dossier, le journal Libération s’est intéressé aux recherches du DiPLab et a interviewé quelques uns de ses chercheurs, dont Paola Tubaro qui analyse ici la question des travailleurs de l’ombre de l’IA au Vénézuela et en Inde.

 

«Libération» Numéro spécial entièrement consacré aux IA _ Mardi 20 juin 23

Madagascar, Kenya, Inde… Où sont les travailleurs de l’ombre de l’IA ?

Cartographie mondiale des travailleurs à bas coût nécessaires à l’IA.

Une course folle, qui a pris sa source dans la Silicone Valley, est lancée et s’attache à conquérir de nombreux domaines, tels la science, la médecine, l’armée mais aussi des domaines moins attendus tels la littérature ou l’art…

L’IA fascine, elle est au cœur des préoccupations des plus grandes puissances économiques.

Virtuelle et basée sur des centaines de milliards de datas et d’algorithmes, il est difficile d’imaginer que cette gigantesque vague virtuelle a besoin de milliers de petites mains à travers le monde pour parfaire son bon fonctionnement.

https://www.liberation.fr/economie/economie-numerique/madagascar-kenya-inde-ou-sont-les-travailleurs-de-lombre-de-lia-20230620_FQ55TYBD4VAPLEPME66XPFYSJI/

 

Paola Tubaro

Paola Tubaro, membre du CREST et chercheuse au CNRS, est une sociologue économique qui utilise l’analyse des réseaux sociaux pour mettre en lumière les transformations contemporaines des marchés et des organisations. Ses recherches actuelles portent sur l’économie des plateformes numériques, les réseaux de production mondiaux de l’industrie de l’intelligence artificielle, le rôle du travail humain dans le développement de l’automatisation et les inégalités numériques.

Elle s’intéresse également à l’éthique des données et de l’intelligence artificielle.

Elle donne des cours sur la science des réseaux, l’éthique des données et la science responsable, ainsi que sur la conception de la recherche.

 

Le DiPLab (Digital Platform Labor)

Digital Platform Labor est un groupe de recherche interdisciplinaire. Les parcours de ses membres recoupent plusieurs domaines et disciplines universitaires tels que la sociologie, l’économie, l’informatique, la linguistique, le droit, la philosophie et l’anthropologie. Le DiPLab mène des projets de recherche fondamentale financés par des fonds publics en Europe, en Afrique et en Amérique latine.

Le groupe de recherche se réunit deux fois par mois pour son séminaire du mercredi. D’autres événements, tels que des séminaires, des ateliers et des conférences, sont organisés par les membres du DiPLab. En particulier, les membres du DiPLab ont cofondé et gèrent activement le Réseau européen sur le travail numérique (ENDL) et sa branche internationale INDL.

Le groupe publie régulièrement des articles dans des revues à comité de lecture. La production scientifique des membres du DiPLab comprend également des rapports politiques, des reportages et des documentaires destinés à sensibiliser le public à l’avenir du travail et des technologies.

https://diplab.eu/

 

Report : “Who trains the data for Artificial Intelligence in Brazil?”

 A joint report DiPLab/LATRAPS on micro-work (19 June 2023) co-written by:

Matheus Viana Braz
Assistant Professor in the Department of Psychology at the Minas Gerais State University (UEMG), Brazil, and a Professor for the Graduate Program in Psychology at the Maringá State University (UEM). Coordinates the LATRAPS.

Paola Tubaro
Research professor (Directrice de Recherche) in sociology and technology at the National Centre for Scientific Research (CNRS) and member of Center for Research in Economics and Statistics (CREST) in France.

Antonio A. Casilli
Professor of Sociology at the Polytechnic Institute of Paris – Telecom Paris. Co-director of DiPLab (Digital Platform Labor) and co-founder of the International Network on Digital Labor (INDL).

Microwork in Brazil : Who are the workers behind artificial intelligence? which sheds light on the burgeoning landscape of remote, data-centered platform labor in the country.
https://diplab.eu/who-trains-the-data-for-artificial-intelligence-in-brazil-a-joint-report-diplab-latraps-on-micro-work-june-2023/

This comprehensive study is the result of a collaborative effort between the research center LATRAPS (Laboratório de Trabalho, Saúde e Processos de Subjetivação, Minas Gerais State University, Brazil), coordinated by Matheus Viana Braz, and the research program DiPLab (Digital Platform Labor, Polytechnic Institute of Paris, France), co-founded by Paola Tubaro and Antonio A. Casilli. This study draws on methods and results developed in various projects conducted between 2018 and 2023 in Europe and Latin America.

 

Articles publiés dans la presse hispanophone: 

“Trabajos repetitivos y mal pagados, la otra cara del avance de la Inteligencia Artificial” Jueves 08 de Junio de 2023 – 08:01
https://www.eleconomista.com.mx/amp/capitalhumano/Trabajos-repetitivos-y-mal-pagados-la-otra-cara-del-avance-de-la-Inteligencia-Artificial-20230607-0097.html

“Revolta, impotência, tristeza : Brasileiros ganham frações de centavos para melhorar sua inteligência artificial” 19 de jun de 2023, 08h45
https://www.intercept.com.br/2023/06/19/brasileiros-ganham-fracoes-de-centavos-para-melhorar-sua-inteligencia-artificial/