Dans une étude à paraître dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales et chroniquée ce jour dans le journal Le Monde : “Il n’y a pas d’obsession pour le genre dans les sciences sociales en France : une vaste étude le démontre“, Samuel Coavoux, Etienne Ollion et plusieurs collègues ont étudié la place donnée au genre dans les sciences sociales.
La question a un intérêt scientifique évident. Elle permet aussi de revisiter certains débats publics récents — par exemple sur la place du “wokisme” à l’université.
L’enquête est inédite dans son ampleur : les auteurs ont analysé l’ensemble des publications de sciences sociales françaises depuis 25 ans.
L’enquête est innovante aussi, elle utilise des outils récents d’intelligence artificielle, développés au sein de l’équipe de sciences sociales computationnelles du CREST.
Les résultats sont parlants, et parfois inattendus :
- Le recours au genre comme grille d’analyse a augmenté au cours des 25 dernières années,
- Certaines disciplines ont été pionnières (démographie, anthropologie, histoire, sociologie), d’autres s’y sont intéressées plus récemment (histoire, sciences de gestion)
- Mais la mobilisation du genre est in fine limitée. Avec 12% du total des articles qui évoquent le genre, on est loin de l’invasion dénoncée par certains.
- L’approche de genre est encore très majoritairement le fait de femme. Entre 2016 et 2022, 66 % des articles mobilisant cette perspective ont été écrits par des femmes ou une majorité de femmes, une proportion stable dans le temps. L’augmentation du genre dans les publications pourrait bien être la conséquence de la féminisation des disciplines.
L’étude, la première au monde à analyser le genre dans les publications avec des outils d’intelligence artificielle, est disponible ici
Patricia Crifo, sur l’intégration des dimensions économiques et financières dans la transition écologique dans l’enseignement des futurs ingénieurs
Patricia Crifo, “Ingénieurs et transition écologique : adapter les formations aux enjeux de demain”
ID L’info Durable
31/03/2025
Contribution de Pierre Rousseaux à l’Investment Report 2024/2025 de la European Investment Bank (EIB)
Pierre Rousseaux, doctorant au CREST-GENES, signe une contribution dans l’Investment Report 2024/2025 de la Banque Européenne d’Investissement (BEI) (Encadré C, Chapitre 5).
Dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes, les dépendances commerciales de l’Union européenne deviennent un enjeu stratégique majeur. La guerre en Ukraine, la montée du protectionnisme aux États-Unis et la concentration des chaînes de valeur en Chine exposent l’UE à des risques accrus de perturbations d’approvisionnement. Quels sont les produits et secteurs les plus vulnérables ? Quelles sont les dépendances critiques ? Comment renforcer la résilience européenne ?
Dans cette contribution, Pierre Rousseaux explore ces questions sur une période plus étendue que celle abordée dans son précédent travail coécrit avec Isabelle Méjean pour le CEPR – Centre for Economic Policy Research. Voici les principales conclusions issues de son analyse pour la BEI :
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Les vulnérabilités sont de plus en plus concentrées sur les importations chinoises
La part de la Chine dans les dépendances commerciales de l’UE a significativement augmenté, tandis que celle des États-Unis et du reste du monde a diminué de 3 à 10 points de pourcentage. -
Les dépendances en amont des chaînes de valeur sont les plus risquées
Les vulnérabilités situées à plus de trois étapes du consommateur final représentent 49 % des produits critiques. Une rupture dans ces segments pourrait affecter l’ensemble des chaînes d’approvisionnement européennes. -
Certaines dépendances sont structurellement critiques pour l’industrie européenne
Les produits vulnérables se concentrent dans les secteurs de la chimie, des métaux et de la céramique — industries essentielles pour de nombreuses filières stratégiques. -
Ces vulnérabilités sont persistantes
41 % des dépendances commerciales identifiées avant la crise financière mondiale étaient encore présentes après celle-ci, et 35 % ont perduré à long terme, témoignant de leur caractère structurel et de la difficulté à s’en détacher. -
Sur les 5 381 produits importés par l’UE, le nombre de vulnérabilités identifiées varie selon les critères retenus : entre 359 (avec les critères les plus larges) et 29 (selon les cinq critères les plus restrictifs définis avec Isabelle Méjean). Bien que ce chiffre puisse sembler faible, il regroupe des produits à risque extrême, caractérisés par :
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une forte concentration des fournisseurs hors UE
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une très faible production au sein de l’UE
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une capacité de substitution quasi inexistante en cas de choc
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Pourquoi est-ce crucial ?
Identifier précisément les dépendances et leurs risques permet de concevoir des politiques ciblées : diversification des fournisseurs, relocalisation, investissements stratégiques… Ces enjeux dépassent la sphère économique : ils ont un impact direct sur la souveraineté industrielle et technologique de l’UE.
Pierre Rousseaux propose également une page dédiée à ce sujet sur son site, qui croise les résultats de son papier avec Isabelle Méjean et ceux réalisés pour la BEI. Elle s’adresse aux publics académique, statistique et politique, et permet d’explorer les vulnérabilités commerciales de l’UE de manière approfondie :
https://www.pierrerousseaux.com/eu-trade-dependencies
Consulter le rapport complet ici.
Électricité, eau, CO2 : pourquoi le Bitcoin est responsable de 95% de l’impact environnemental des cryptomonnaies
Julien Prat pour le média Vert
19/03/2025
Note IPP n°113 : Une étude éclaire l’ampleur du phénomène de la réembauche par le même employeur
L’IPP publie ce mercredi 19 mars une étude consacrée à la question de la réembauche c’est-à-dire le processus par lequel des travailleurs précédemment licenciés ou temporairement au chômage sont rappelés par leur ancien employeur.
Retrouvez la note directement sur le site de l’Institut des Politiques Publiques ici.
Les enseignements principaux de cette étude sont les suivants:
- Il s’agit d’un phénomène massif qui affecte tous les secteurs d’activité : les réembauches représentent environ 44 % de l’ensemble des embauches en France entre 2012 et 2019.
- Les réembauches et le dualisme contractuel sont intimement liés : près de 93 % concernent des contrats à durée déterminée de courte durée, souvent inférieure à un mois.
- La législation encadrant la réembauche ne semble que partiellement appliquée : plus d’un tiers des réembauches pourraient contrevenir au délai de carence obligatoire, et près de la moitié pourraient dépasser la limite légale de renouvellements.
- Les réembauches concernent un groupe relativement restreint de travailleurs, dont un peu plus d’un quart subissent cinq réembauches ou plus par le même employeur chaque année. Elles sont également plus fréquentes chez les femmes et les travailleurs plus âgés;
Les auteurs de l’étude sont Olivier Charlot (professeur à CY Cergy Paris Université, chercheur au THEMA), Franck Malherbet (professeur à l’ENSAE Paris, chercheur affilié à l’IPP) et Eloïse Ménestrier est post-doctorante à la DARES.
Retrouvez également l’article du journal Le Monde : “une étude éclaire l’ampleur du phénomène de la réembauche par le même employeur”, qui se base sur la note IPP.
La réembauche de salariés, levier de précarisation des travailleurs | Alternatives Economiques
ACPR : Patricia Crifo nommée pour ses compétences en protection des clientèles et en techniques quantitative actuarielles
Patricia Crifo nommée pour ses compétences en protections des clientèles et en techniques quantitatives actuarielles parmi deux arrêtés publiés au Journal officiel du 14 mars 2025 qui actent le renouvellement de certaines instances de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Plusieurs membres sont ainsi nommés au collège de supervision et à la commission des sanctions.
12/03/2025
Taxe : Pourquoi le chocolat est-il accusé d’avoir « dix catégories fiscales différentes de TVA en France » ?
Pierre Boyer pour 20 minutes
16/03/2025
La stabilité familiale au service de la prospérité, le projet politique et spirituel de JD Vance
Pauline Rossi, pour Le Figaro
12/03/2025
Florian Grosset for VoxTalks Economics: Can planting trees change the climate?
Florian Grosset-Touba interviewed by Tim Phillips
Recorded at the CEPR Paris Symposium. At COPs or the WEF, we regularly hear about ambitious tree-planting initiatives. These massive programs have been praised as a way to motivate entire communities to join the fight against climate change, but do we know what their impact on the environment or the economy would be? An ingenious piece of research that evaluates a century-old environmental policy in the US gives us a valuable new insight into what planting trees, if done carefully, can achieve. Florian Grosset-Touba spoke to Tim Phillips about the history of tree-planting programmes, where and how to plant them, and the potential impact on the climate and the economy.
7 Feb 2025
Pauline Rossi pour The Conversation : Le déclin de la population chinoise est-il inéluctable ?
Les politiques antinatalistes mises en œuvre en Chine pendant 50 ans ont laissé des traces et le gouvernement chinois peine aujourd’hui à relancer la natalité. Le déclin de la population chinoise s’accélère.
05/02/2025